Lucie est une jeune fille pétillante et pleine de vie. D'un naturel joyeux et joueur, Lucie est une personne agréable dont la compagnie est appréciée. Elle est vive et rieuse, bourrée d'humour et d'autodérision même si elle a tendance à user et abuser de l'ironie et des sarcasmes. Franche et impulsive, elle oublie que les gens sont parfois timides et réservés et qu'ils ne sont pas toujours habitués à se faire serrer dans ses bras où à recevoir des bisous sur les joues.

Depuis son "accident", Lucie s'est un peu assombrie. Elle a peur qu'on découvre son secret et qu'on se détourne d'elle, elle déteste devoir se transformer tous les mois et pleure souvent durant des nuits entière avant que LA fameuse nuit ne vienne. Elle est incapable de résister à la douleur, panique complètement et devient hystérique à chaque fois... seules quatre pleines lunes sont passées depuis qu'elle a été mordue et il lui arrive de plus en plus souvent de penser que si elle se donnait la mort, elle n'aurait plus jamais à supporter ce rappel mensuel de la gorge arrachée de sa mère...

Imaginez-vous la plus belle femme que vous ayez jamais rencontré, multipliez-la par deux et vous aurez la maman de la fille qui nous intéresse. Julie d'Aurelle de Paladine. Très vieille famille  de l'une des lignées nobles françaises les plus anciennes, la Maison d'Aurelle de Paladine était catégorique sur beaucoup de choses. Leurs filles n'épousaient que ceux qu'on leur désignait, des sang-purs évidemment, leurs fils épousaient qui ils voulaient à condition que le statut social et sanguin soit convenable, et jamais, au grand jamais, une mésalliance avec des moldus où des demi-sangs ne serait tolérée. Jamais.

Julie était la fille du Duc d'Aurelle de Paladine, sa première née qui plus est... mais elle n'aurait jamais droit au titre. Cette vieille famille s'accrochait aux vieilles tradition. A la mort de leur père, c'est le petit frère de Julie qui devint le nouveau Duc, même si ce titre ne voulait plus dire grand chose dans la France actuelle (ça fait joli et ça donne du cachet, on a des terres - "un duché" - un certain standing et trop la classe dans les réceptions mais à part ça... pas grand chose). Le duc avait été un homme courageux, il avait épousé une sang-pur à la fois sublime et dangereuse, et cette dernière lui avait donné une fille, Julie. Et puis elle était morte, et les frères et soeurs de Julie sont nés d'un autre lit... Mais peu importe, revenons à la jeune femme magnifique dont nous avons envie de connaitre l'histoire...

Julie était donc belle, d'une beauté hors du commun même... malheureusement, elle ne correspondait pas du tout aux idées arrêtées et aux traditions bien ancrées de sa famille, elle était trop ouverte, trop gentille, trop joueuse... elle aimait voyager, découvrir des choses nouvelles et rencontrer des gens... il n'était pas rare de la voir braver les interdits et les agents de sécurité entourant le domaine pour partir à l'aventure... et justement, en 1987, l'une de ses "aventures" la mena en Amérique. Elle voulait voir Salem, elle voulait "toucher" l'ambiance de ces histoires qui l'avait faite rêver étant enfant. Là bas, elle rencontra un homme... il était beau, charismatique et adorable.

Elle ne passa que peu de temps avec lui, après tout il s'était rencontrés lors d'une soirée chez un jeune sorcier qu'elle avait rencontré quelques jours auparavant et la soirée battait son plein avant qu'ils ne finissent par s'exiler dans un endroit plus tranquille... oui bon, une chambre, j'avoue...  Ne pouvant se permettre d'être "balancée" à son père, elle lui raconta qu'elle était faisait partie d'une famille espagnole qui venait de s'installer en Écosse, qu'elle se prénommait Maria de la Rosa et qu'elle était magicomage. Il la trouvait magnifique et agréable, elle le trouvait beau et attentionné, ils passèrent une nuit où bestialité et tendresse se mêlèrent plusieurs fois... Un peu avant l'aube, elle se réveilla dans ses bras et le regarda dormir un moment. Elle se redressa pour aller trouver de quoi faire un petit déjeuner correct pour eux deux, et tomba sur un journal. Une version américaine de la gazette du sorcier. Et devinez qui était en première page ? Le prince héritier, Ezekiel Mantion... l'homme qu'elle venait de regarder dormir avec tendresse. Le prince héritier de la couronne de Salem... elle avait couché avec cet homme, elle lui avait menti sur son identité... Prise de panique à l'idée de ce pourrait bien avoir à redire leurs familles respectives si jamais il décidait qu'il voulait qu'elle reste, où pire, s'il voulait qu'elle parte, elle s'en alla avant le levé du soleil sans un "au-revoir", sans même un petit mot griffonné à la va-vite sur un post-it... rien.

Neuf mois plus tard, Julie donnait naissance à une enfant illégitime qu'on nomma Lucie. La famille, indignée par cette grossesse, par cette naissance et par le refus catégorique de Julie de dévoiler le nom du géniteur de cette enfant, exilèrent l'enfant dans l'une de leurs villa au sud de la France en la faisant passer aux yeux de tous pour la fille d'une cousine de Julie, prétendue un peu folle. Lucie y grandit tranquillement, voyant assez peu sa mère mais se sachant aimée, gardant le secret du nom de sa maman avec une volonté farouche. Julie l'emmenait souvent en voyage avec elle, tenant à lui montrer les merveilles que la nature avait donné au monde, les grandes choses que les hommes, sorciers où non, avaient bâties... C'était merveilleux.

Quand la jeune fille entra en première année, elle parlait déjà deux langues à la perfection. Sa mère lui avait enseigné l'anglais, insistant sur le fait que cette langue lui permettrait de voyager seule quand elle serait en âge de le faire. Brillante mais beaucoup trop "comme sa mère", Lucie avait tendance à rendre ses professeurs fous. Ses notes et ses évaluations étaient presque parfaites, mais elle séchait beaucoup, passait trop de temps à rêvasser et planifiait ses vacances d'été toute l'année au lieu de se montrer studieuse. Parce que l'été, elle le passait toujours avec sa mère, et jamais au même endroit...

C'est au cours de l'été entre sa cinquième et sa sixième année que tout bascula... Elle explorait les "bayoux" de Louisianne avec sa mère depuis quelques semaines quand brusquement, en plein milieu de la nuit, une créature hurlante et bavante se jeta sur elle... La bête attaqua d'abord Lucie, la mordant brutalement à la cuisse puis, un instant repoussée par Julie, la créature finit par se jeter sur elle tendit que, se sachant condamnée, cette dernière hurlait à sa fille de s'enfuir, de ne pas s'arrêter. Lucie ne s'exécuta qu'après avoir vu, impuissante, la bête arracher la gorge de sa mère. Elle ne dû sa survie qu'à la présence miraculeuse d'une femme à quelques centaines de mètres de là qui, comprenant la situation d'un simple coup d'oeil, entraina la jeune française chez-elle pour la protéger et la soigner.

De retour chez-elle, anéantie, Lucie reçut une convocation de son oncle, le Duc d'Aurelle de Paladine. Il ne lui adressa la parole que pour lui lire un passage du testament de sa défunte mère :"A ma fille, ma chère fille à qui j'ai caché ce secret toute sa vie, je donne le nom de son père : Ezekiel Mantion, prince héritier de la Couronne de Salem.". et c'était tout. Ça et quelques bijoux, le reste de ses possessions ayant déjà été récupérées par le reste de la famille. Le Duc lui ordonna de préparer un sac de voyage, lui remit une lettre à donner au fameux "Ezekiel Mantion", et l'envoya, seule, en Amérique.

Terrifiée par sa nouvelle condition de Loup-garou, anéantie par la mort de sa mère, envoyée dans un autre pays comme une malpropre, la jeune fille erra un moment sans but, se cachant dans les forêts les plus profondes durant les pleines lunes en priant pour ne tuer personne... elle finit par se décider et alla trouvé son père. Elle lui remit la lettre de son oncle et attendit sans trop y croire de savoir ce qu'il comptait faire.

Bien sûr, il fit mener une enquête et fit faire des tests magiques pour s'assurer qu'elle était bien sa fille, une fois que cela fut confirmé, il la reconnut officiellement mais, n'ayant toujours pas de temps à accorder à qui que se soit, finit par l'envoyer étudier à Poudlard, en Angleterre...

Peu avant son départ, alors qu'elle voulait passer lui dire au-revoir et le remercier pour tout ce qu'il avait fait, elle surprit une conversation des plus intéressantes. Elle l'entendit dire qu'il avait choisis de l'envoyer en Angleterre plutôt que de la garder proche de lui géographiquement parlant, car grâce à son fils qui y travaillait, Lazar, il avait déjà un oeil sur cet endroit... Quand Lucie lui demanda innocemment un peu plus tard comment elle pourrait reconnaitre son demi-frère, Ezekiel lui fit jurer de ne jamais, JAMAIS révéler au jeune homme qu'il était son père. Intriguée mais déjà suffisamment reconnaissante pour ne pas avoir envie de l'ennuyer avec des questions indiscrète, Lucie ne chercha pas à en savoir plus... Elle savait qu'il se nommait Lazar Ezekiel Cole, qu'il était professeur à Poudlard et qu'il avait vingt-quatre ans... c'était suffisant.

C'est donc en cours d'année qu'elle arriva à Poudlard, juste après la pleine lune (comme ça elle aurait un mois pour s'acclimater avant de devoir à nouveau subir la transformation)...